On écrit mieux quand l’âme est perturbée…


manuscrit des rencontres et des mots

Livre a paraître prochainement 1er trimestre 2017 sous le titre  RÊVES ENFOUIS.

On écrit mieux quand l’âme est perturbée, quand le cœur s’emballe, parce que les textes traînent un trouble, une souffrance de la vie. (Isabelle Barry)

Les mots s’emballent et je ne peux les retenir. Le temps a cicatrisé mes blessures mais un mot de trop et tout chavire autour de moi. Je ne maîtrise plus les battements de mon cœur, mes pensées sont insensées et je vole, vole vers des horizons fantasmagorique. Je ne suis plus moi mais l’écrivaine d’hier qui pouvait couvrir de mots ses pages blanches de souffrance, de tristesse, de regrets. Ce soir une inconnue est venue troubler ma douce quiétude de fin d’après midi.  Sa voie est a peine audible pourtant je perçois chez elle une tristesse infinie. Elle me dit avoir lu mes livres et soudain je m’inquiète. Elle me téléphone d’un département que je connais très bien pour y avoir passé de nombreuses années en premier pour mes études puis, dans ma vie professionnel. En lectrice fidèle elle me demande si j’ai publié mon troisième livre comme je m’étais engagée à le faire. Je suis étonnée de voir qu’au bout de huit longues années elle ne m’est pas oubliée.

L’écrivain est une personne ordinaire, peut être est on un peu plus sensible que d’autre, ce qui fait que lorsque j’écrivais je ne mesurais pas la portée de mes  écrits. Ce soir je prends conscience que ma trace écrite est restée gravée dans le cœur de cette dame. Tout au long de mes dédicaces j’ai reçu beaucoup de témoignages mais ce soir celui de cette dame me rend tout à la fois humble et émue. Je me dis que rien ne s’oublie jamais lorsque que l’on a su laisser parler son cœur. Mon livre « Où Es tu Maman ? » Un  Récit,  témoignage d’une enfance abandonnée. L’histoire que vient de me confier cette dame est différente et toute aussi bouleversante que fut mon histoire. Je me devais de l’entendre tellement est grande sa détresse. Avant d’entreprendre l’écriture de mon manuscrit aucune  personne  n’avait  réellement voulu entendre ce que j’avais à dire sur mes souffrances d’enfant.

Roberte Colonel

« Nous sommes tous un peu sourds quand cela arrange notre bonheur.

Cela repose un peu de ne pas tout entendre. » (Thar Ben Jelloun)

Ce soir je comprenais d’autant mieux cette dame sur sa quiète de vérité sur ses origines. Les encouragements que je viens de lui prodiguer l’aideront sans doute à trouver un peu de sérénité. Mes encouragements l’aideront aussi à déposer ses maux sur les pages de son cahier. Elle n’est plus seule… je serais là. (Texte Roberte Colonel) (Peinture Prieto- Evangelina)

« Le vrai écrivain n’est pas celui qui raconte des histoires mais celui qui raconte dans l’histoire la sienne et celle plus vaste du monde dans lequel il vit. » (Citation Philippe Rhot)

Le manuscrit


guarnaccia

Le manuscrit…

Je ne me laisserai jamais de cette lumière du petit matin, de celle qui entre dans ma chambre et dans mon bureau, là ou le soleil se lèvent. Je suis heureuse de commencer ma journée dans la relecture de mon manuscrit moment magique où j’ai l’intuition que mon travail d’écriture est achevé. Je pense à toutes ces heures de solitude penchée sur mon clavier devant ma page blanche à concevoir  pour chacun de mes personnages une histoire imaginaire. Et les mots sont venus, tout simplement, parce que d’autres mots étaient là, des mots qui m’ont touché et auxquels on ne peut répondre que par d’autres mots. Et ils se sont posés tout seuls, côte à côte, sur l’ordinateur, sans même qu’il faille les ordonner. Empreints de sensibilité et de tendresse. Les seuls qui peuvent s’écrire pour répondre à ceux du désarroi mêlé à cette même tendresse. aujourd’hui je m’approprie mon travail d’écriture pour quelques heures encore juste avant la phase finale où je devrais laisser partir mon ouvrage vers l’éditeur. (Texte Roberte Colonel) (Peinture Guarnccia)